La séance aura lieu le mardi 30 avril 2024, Salle F007 en Sorbonne. Lien pour participer à distance.
C’est au nom de la vie qu’Elsa von Freytag-Loringhoven, poète et artiste allemande, a produit une critique de la littérature et de l’art de ses contemporains au cœur du mouvement dada à New York. En s’appuyant sur l’Ulysse de Joyce, dont elle a rédigé la première critique en 1920, elle a déplié une forme « artistique » de la critique allant de l’essai dialogué aux poèmes sonores, de la performance avec son corps nu à l’autobiographie où elle raconta sa quête de l’orgasme en 1923. C’est avant tout l’invention du concept de « ready-made » chez Marcel Duchamp qu’elle critiqua de manière radicalement contemporaine comme un art sans corps, ainsi que le traitement poétique de l’amour chez William Carlos Williams. Elle fit de la vie non seulement un problème pour les poètes et les artistes mais aussi pour les critiques, ce qu’elle fut aussi de manière expérimentale. Ce geste, occulté par l’historiographie du XXe siècle, devient enfin lisible aujourd’hui pour nous.
Quelques textes à lire pour préparer la séance…